C’est parce que, à force d’aveuglement et d’arrogance, nombre de nos dirigeants présents et passés, ont perdu de vue certaines évidences, que la réalité s’est imposée à nous. Et c’est, comme l’a fort bien dit la sénatrice Esther Benbassa dans un tweet récent, un pistolet sur la tempe que nos dirigeants en ont finalement convenu…du bout des lèvres, certes, et sans que l’on ne puisse être assurés, pour l’heure, qu’ils en tireront réellement et concrètement les conséquences, dans un proche avenir. En attendant, nous avons toutes et tous notre part à prendre dans cette entreprise nécessaire. Changer le monde, bigre ! L’exprimer en ces mots peut laisser croire la tâche impossible pour de simples citoyens. Rien n’est moins sûr. Car il n’est pas utile de s’impliquer, comme militant politique, pour avoir son mot à dire. Nous devrions, toutes et tous, participer à cette assemblée symbolique, selon nos possibilités, pour réinventer un monde plus juste, un avenir plus sobre, et respectueux de toutes les formes de vie.
Les objets de cette mobilisation sont pluriels et d’égale importance : lutter pour le respect du vivant, c’est aussi agir pour une consommation responsable, pour des politiques sanitaires plus saines, la relocalisation de certaines entreprises, un déploiement des énergies renouvelables, la protection de nos sols, de nos forêts et de nos océans, la révision de nos modes de production industrielle et de nos déplacements, mais aussi de notre (sur)consommation, toutes choses qui participent de l’inégale répartition des ressources de notre planète. Ainsi, plutôt qu’une complainte désespérée ou un constat amer de notre impuissance, je plaide pour une participation collective au monde de demain, celui de l’après coronavirus. Je décline la couleur Verte triplement, comme un symbole du printemps, du réveil de la Nature et d’une nécessaire réforme de nos styles de vie. Vert comme l’écologie : une écologie populaire, qui appartient à tous et qui défend tout un chacun. Celle que je défendais hier et que j’ai, plus que jamais, à cœur de soutenir. Pour les sceptiques, ceux qui considèrent – à tort, à mon avis- qu’ils ne sauraient prendre part à une telle œuvre, même s’ils pensent ce renouveau nécessaire, une mission qu’ils estiment écrasante et du seul ressort des élites : j’aimerais vous convaincre, à tout le moins vous faire entendre la possibilité que cela n’est pas le cas.
Bien sûr, nos dirigeants politiques et les grands patrons d’entreprises ont une responsabilité majeure dans les niveaux toujours plus critiques de pollution atmosphérique que nous connaissons, dans la mesure où ils soutiennent des modes de production peu soucieux d’écologie. Mais je vous suggère de réfléchir un instant à vos choix de vie et aux rêves et espoirs que vous nourrissez, particulièrement en cette période de confinement. Actuellement, nous sommes nombreux à rêver d’un espace de vie plus étendu, comprenant si possible de la verdure, une maison (dans la prairie ?) mais, si vous me permettez la métaphore, il ne nous suffira pas de peindre nos volets en vert pour modifier la donne, à moins de se contenter d’un changement de façade. Et depuis Paris, capitale économique, c’est plus d’un million de nos concitoyens qui ont littéralement fui l’exiguïté de leurs lieux de vie, pour des résidences secondaires, de préférence situées en bord de mer ou en campagne. Comme je vous le disais, nous avons tous notre part à prendre dans les changements à venir. Les associations locales ou celles tournées vers l’international jouent un rôle majeur sur le plan de la solidarité. Face à la pandémie, notre ville, Vierzon, comme de nombreuses autres, a été le théâtre d’un formidable élan de solidarité.
Des associations vierzonnaises se sont mobilisées, notamment en soutien des soignants et des plus fragiles : dons de masques à des médecins par des particuliers, confection de masques par de nombreux Vierzonnais, appels téléphoniques à des personnes isolées, aide aux courses, courriers envoyés aux Ehpad, une remarquable chaîne de solidarité a vu le jour. J’en profite ainsi pour saluer leur remarquable contribution. De façon plus pérenne et, à défaut de pallier totalement l’incurie de nos dirigeants, nous pouvons, tous ensemble, et à notre échelle, contribuer à une transition porteuse de plus de justice, faire des choix de vie qui participeront à l’avènement d’un monde plus solidaire, plus fraternel et plus égalitaire. Un monde où nous pourrions vivre en harmonie les uns avec les autres et que nous pourrions léguer à nos enfants, en toute quiétude.
Djamila KAOUES