ENTRE-SOI ET LES AUTRES
Dans ce texte, la bienveillance, une vraie gentillesse qui donne de l’espoir sur le devenir des femmes et des hommes qui jusqu’ici se drapaient trop souvent dans un égoïsme de bon aloi. si cette période nous a permis de redéfinir nos priorités dans l’ existence, alors…
Certains se sont lancés dans le caritatif, d’autres ont compris que les enfants et la famille étaient une réelle richesse, un trésor qu’ils avaient négligés et certains ont pris le chemin de la création dans de nombreux domaines artistiques: chant, écriture, peinture… Et puis sentez le bonheur il est votre voisin, présent, là, tout près de vous et souvent vous ne le voyez pas car le tsunami de la vie vous a emporté vers des rivages inhospitaliers. Simplement prendre son café le matin est le début du bonheur car chaque matin l’on se sent « vivant ».
Finalement, nous nous en doutons, cette pandémie du Covid-19, pour terrible qu’elle soit, sera un jour (proche, espérons-le), derrière nous. Laissant la place à d’autres sujets, d’autres crises, d’autres thèmes, à la une de l’actualité. Dès lors, un choix s’offre à nous. Nous pourrons reprendre le cours de nos existences bien réglées, comme si de rien n’était. Nous aurons à coeur de soutenir les efforts de nos enfants, afin qu’ils rattrapent les cours non suivis. Sans doute ferons nous notre possible pour que cette crise sanitaire majeure qui a menacé l’existence et la santé de nos parents, nos enfants, nos voisins, nos amis, soit au plus vite oubliée.
Mais une autre possibilité s’offre à nous: peut-être que ces évènements dramatiques pourraient susciter en nous, comme un sursaut, l’idée que rien ne sera désormais comme avant. Et si, amis lecteurs, nous profitions de cette période de confinement pour réfléchir à notre propre implication dans la vie de nos proches, de nos voisins? En temps normal, nous partons tôt le matin et ne regagnons nos logements, pour la plupart d’entre nous, qu’en fin d’après midi ou en début de soirée. Et le weekend ma foi, est souvent rempli par les rendez-vous sportifs, amicaux, familiaux, les courses, le rugby du cadet, la séance de cinéma avec les amis, etc. Et si nous décidions, dès aujourd’hui, de prêter attention à ce qui se passe chez nos voisins et pas superficiellement, pour satisfaire aux convenances ? Mr Untel et ses 86 printemps fatigués qui répond invariablement “ça va bien” à nos salutations empressées, comment se porte t-il au fond ? Avec Mme Truc, qui arbore cet air triste en permanence, pourra t-on se contenter d’un “bonjour, bonsoir” faussement cordial, entre deux portes ?
J’en suis intimement convaincue, cette période de confinement que l’on nous impose et que l’on s’impose pour la bonne cause pourrait être l’occasion d’une introspection salutaire. L’occasion de décider, en notre for intérieur, que nous ne resterons pas toujours chez nous et garderons un oeil chez les autres, non par curiosité malsaine ni pour s’en faire forcément des amis, mais pour renforcer, simplement, nos liens d’humanité.
Nous en sortirions assurément grandis.
Djamila KAOUE