CHER (18)
Enfance et handicap
Le Pôle ressources 18 propose des actions dans le Cher pour favoriser l’inclusion de l’enfant de moins de 18 ans ayant des besoins particuliers(en situation de handicap, porteur de différence, atteint de maladie chronique, ayant des troubles du comportement, etc…) et favoriser l’accueil au sein des modes de garde et de loisirs : crèches, haltes garderies, assistants maternels, accueil collectif de mineurs sur temps périscolaire ou extrascolaire, colonies de vacances, cours de sport, art, culture …
Renseignements :
Antoine DEHOEST, coordinateur du pôle ressources
a.dehoest@ligue18.org – 09 54 91 64 63 – 06 74 78 31 60
Armelle JACOB, animatrice départementale du pôle ressources 18
poleressources18@ligue18.org – 09 54 91 64 63- 06 83 89 84 68
Facebook : Pôle Ressources du Cher
Plaquettehttps://www.laliguedelenseignement-18.fr/inclusion/
Relations avec les animaux et en particulier avec les ânes pour un rapport
privilégié avec les personnes en situation de handicap.
Autrefois l’on mettait un enfant au coin avec un chapeau d’âne et cela ne correspondait pas à une punition mais l’âne était considéré comme un animal très intelligent et en portant ce « bonnet » l’enfant pouvait s’accaparer l’intelligence de ce dernier. Aujourd’hui , et cela est une erreur, la bonnet d’âne est vu à tort comme une image négative.
Caractéristiques des ânes et spécificités utiles pour le travail en thérapie :
On me demande régulièrement pourquoi nous avons choisi de travailler en thérapie avec des ânes et ce qu’ils peuvent bien apporter de spécifique par rapport aux chiens, chats ou chevaux, plus usuellement rencontrés en zoothérapie. Le choix de l’âne est fondé sur de nombreuses spécificités qui en fait un animal de prédilection pour aborder certaines difficultés humaines et le distingue des autres animaux. Ci-dessous, l’essentiel (très succinctement) des caractéristiques de l’âne sur laquelle la démarche thérapeutique s’appuie.
Les ânes aiment les relations : Les ânes sont des animaux grégaires et l’organisation sociale existe entre eux ( dominance, protection, hiérarchie) mais elle est peu structurée (contrairement aux chevaux). Ils n’aiment donc pas être seuls et il est indispensable à leur bien-être d’être au moins deux. Ils sont ensuite très difficilement séparables la vie en groupe étant, pour eux, un facteur d’équilibre. Ils sont donc assez semblables aux humains, en marquant un grand attachement différencié envers leur congénères et envers les personnes humaines qu’ils fréquentent. Différencié au sens qu’ils s’attachent à chaque être pour lui-même et non pour le fait de ne plus être seul. On peut même facilement observer le manque, voir la déchirure que provoque l’absence d’un être auquel ils se sont attachés. Cette capacité à créer du lien est un point commun avec l’humanité qui est précieux dans la mesure où ils développent un intérêt sans cesse renouvelé pour de nouvelles rencontres et sont très prudents et observateurs des attitudes des autres. En quelque sorte, ils savent qu’ils peuvent s’attacher et vont faire preuve du prudence et de bienveillance dans les nouveaux liens. La relation à l’ autre est donc au coeur du fonctionnement de cet animal, ce qui est évidemment un atout pour le travail en thérapie et médiation asine car il nous rejoint au plus profond de notre être.
Les ânes sont très sensitifs : Ce sont des animaux curieux qui utilisent leur cinq sens pour interagir avec le milieu extérieur et adapter leur comportement. Leurs sens sont particulièrement développés. Ils sont capables de repérer une odeur de pomme sur vos mains ou dans votre sac à plusieurs mètres d’eux. Ils ont également une ouïe extrêmement fine et leurs oreilles fonctionnent tel le balayage d’ondes radars, pour scruter l’environnement et obtenir un maximum d’informations. Leur vue est également très performante repérant bien avant les humains un chat à plusieurs kilomètres, ce qui rend parfois incompréhensible un arrêt soudain de l’âne, regardant au loin ce qui lui semble être un danger, sans que nous ne percevions quoique soit. La littérature ou la science ne décrivent pas les autres sens des ânes (peu documentés car difficile à objectiver) mais les ânes possèdent d’autres sens intuitifs leur permettant de détecter les émotions, les états intérieurs et situations de leurs congénères mais également des humains. Cela est une des spécificités importantes pour le travail en thérapie. IL est donc impossible de tromper un âne en arrivant souriant auprès de lui, si ,en réalité, nous sommes tendus ou stressés. L’âne, véritable éponge à émotions humaines, le détectera sans peine et réagira en fonction.
La grande intelligence des ânes : Les ânes ont des capacités cognitives très importantes. Contrairement aux dictons populaires, les ânes sont très intelligents et dotés de facultés d’apprentissage, de mémoire et de compréhension tout à fait impressionnantes. Ils sont bien plus intelligents que les chevaux et également nettement moins craintifs. Ce sont aussi des caractéristiques précieuses pour le travail en thérapie ou médiation animale car un apprentissage, un événement, une rencontre restent gravés dans leur mémoire et conditionnent leur comportement. C’est pourquoi l’âne et son fameux coup de pied, n’arrive jamais par hasard. Il sait qui vous êtes, quelle relation vous avez avec lui et l’historique des événements vécus avec vous. Il se souviendra d’un pont périlleux, d’une odeur déplaisante, d’une situation délicate et il en tiendra compte dans ses choix. Tout comme les êtres humains, ils ont besoin d’être compris, rejoints et « écoutés ». La thérapie repose donc sur cette condition, bilatérale, d’écouter et de prendre en compte l’ensemble de ce qui constitue l’être de la personne accueillie et de l’âne en médiation. La problématique est une indication de travail, définissant les approches et objectifs à choisir, mais en aucun cas nous ne souhaitons réduire les êtres et la relation à cette unique donnée.
L’âne ne fait que ce dont il a envie : Les ânes sont des animaux qui ne se dressent pas. On obtient leur collaboration par amitié et l’on peut alors procéder à des apprentissages, une éducation qu’ils acceptent si le lien est bon et qu’ils ont envie de nous faire plaisir. Cette qualité de l’âne est très précieuse en thérapie car , contrairement à de nombreux autres animaux utilisés en thérapie ou médiation animale, l’âne ne peut pas être conditionné ou contraint à entrer en relation et encore moins à s’exécuter dans des tâches qu’il n’a pas envie de réaliser ( sauf en cas de maltraitance, comme cela a été longtemps le cas). C’est en partie sur cette caractéristique que repose la démarche thérapeutique car rien n’est possible avec un âne en amont de l’instantané de la relation. On ne peut pas dresser un âne ( comme on pourrait le faire avec un chien par exemple) à effectuer un rapprochement avec une personne, à faire des câlins ou même accepter d’aller se balader. Bien qu’il soit éduqué au centre à réaliser des parcours, à marcher en longe, il ne réalise cela que s’il en a envie et cela repose le plus souvent sur son envie à nous faire plaisir. C’est parce qu’il a confiance en nous, qu’il a créé un lien avec nous, qu’il aura envie de réaliser ce qu’on lui demande. Cet aspect de l’âne est à l’origine d’une partie de sa mauvaise réputation, car en effet, il est connu pour se bloquer et refuser tout ce qu’on lui demande. En thérapie c’est un véritable avantage, car les personnes en période de vulnérabilité savent bien à quel point la collaboration, la sympathie, l’amitié est une source essentielle à leur mieux-être. Ils sont souvent contraints de prendre des traitements, d’accepter de multiples contraintes parfois violente pour le corps et le psychisme. Le comportement de l’âne est bon mirroir pour nous inviter à nous interroger sur nos actions, par sa propre prudence et réflexion, il nous suggèrent l’introspection. En outre, sa faculté à ne jamais outrepasser ses décisions renforce en nous notre capacité à exercer nos libertés.
L’âne préserve sa « maison » : Les ânes sont « territoriaux ». Quand on vient les voir au pré, les ânes, curieux, viennent vers nous. Cependant ils n’hésiteront pas à protéger leur espace de vie des intrus ( chiens, chats, renards, etc). Il est d’ailleurs plus prudent de ne pas laisser entrer des chiens dans l’espace des ânes, au risque de voir les ânes user de leurs sabots pour faire fuir le visiteur. C’est une spécificité de l’âne que l’on ne soupçonne pas tant son regard est doux et lui donne un air pacifique en toutes circonstances; cependant c’est aussi là un élément très intéressant pour l’accompagnement thérapeutique. De quoi avons-nous besoin, en tant qu’être humain, pour préserver notre espace et le défendre des intrusions ? Pouvons-nous apprendre des ânes à rester pacifique et bienveillant envers autrui, ouvert à la relation, sans pour autant négliger de protéger son espace de vie essentiel ?
L’âne est d’une grande sagesse: C’est une des caractéristiques sur laquelle nous fondons les prises en soins pour des personnes en difficultés psychologiques ( dépression, « burn out ») ou dans des approches de type développement personnel ( relation à soi et à l’autre, management, etc) car cette sagesse est un guide pour se réapprendre ses propres limites. L’âne est un animal qui réfléchit beaucoup. On attribue souvent ces blocages à un mauvais caractère, comme si l’âne avait des lubies ou des sautes d’humeur. Or, l’âne se pose beaucoup de questions et examine le bienfondé de ce qu’on lui demande. Contrairement aux chevaux ou chiens, il refusera de se mettre en danger inutilement. Il est vraiment difficile de convaincre un âne à vous suivre dans une situation qu’il estime idiote, inutile ou périlleuse. IL n’est pas craintif mais il est prudent et il prend le temps de réfléchir et de sous-peser ce qui est préférable pour moi. IL a donc un très grand respect pour ses limites, son confort de vie et celui de ses congénères. C’est une aptitude très intéressante, pour nous humains, qui avons tendance à nous surmener, à nous mettre en situation de danger, en prenant souvent des chemins difficiles. On peut donc, par analogie, dans le travail effectué à l’âne, retrouver nos instincts protecteurs et intégrer ce temps de réflexion ( mise à distance) par rapport aux exigences que l’on reçoit d’autrui. Extrait du site asinothérapie